ous sommes généalogistes successoraux. Nous recherchons des héritiers inconnus pour leur transmettre souvent bien plus qu’un héritage : une partie de leur histoire ! « Histoires en héritage », vous invite à découvrir les destins hors du commun de ces hommes et de ces femmes dont la vie a été partiellement révélée après leur mort.


Dans « Le syndrome de Diogène », Julien VAUDOISET, généalogiste chez Coutot-Roehrig Nantes, nous plonge au cœur de l’histoire surprenante de Jean, touché par le syndrome de Diogène. Découvrez un récit bouleversant qui met en lumière la valeur de la famille de cœur.

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Je suis Julien Vaudoiset, je suis généalogiste successoral pour le cabinet Coutot-Roehrig sur la région nantaise.

On a un métier qui est une vocation et qui nous amène à découvrir des secrets.

Un matin de novembre dans mon bureau, je reçois un appel du notaire qui m’explique qu’il est chargé d’une succession d’un monsieur décédé seul dans son appartement.

Finalement c’est son voisin ne le voyant plus et puis sentant des odeurs particulièrement désagréables, nauséabondes, pestilentielles émanant de cet appartement, fait appel à la police.

La police arrive et constate que Jean est décédé laissant derrière lui un appartement dans un état déplorable puisque Jean était atteint du syndrome de Diogène.

Ce syndrome atteint les personnes âgées qui perdent la notion du rangement et accumulent le maximum d’affaires et quand on dit le maximum d’affaires c’est leurs affaires personnelles mais aussi les déchets, donc un état de l’appartement déplorable.

On retrouve assez rapidement de la famille proche, une sœur qui malheureusement est décédée également mais qui laisse des héritiers.

Finalement cette recherche n’est pas nécessaire puisqu’un testament a été retrouvé, léguant la totalité de ce patrimoine à une personne du prénom d’Ayan.

La consonance de son prénom, de son nom nous emmène vers la communauté turque pour lequel des documents, des archives consultables nous permettent de retrouver la trace d’Ayan. Au final on se rend compte que cette personne a vécu sur la région nantaise et est partie par la suite dans le centre de la France. C’est vrai que c’est étonnant parce que la première fois que je l’ai eu au téléphone, Ayan était complètement halluciné de voir qu’il était l’héritier unique de Jean parce que c’est quelqu’un qu’il a peu connu puisqu’il était finalement mineur quand il l’a connu et Jean était l’entraîneur de foot d’Ayan et c’est finalement ses parents qui l’ont connu. Ils étaient partis de la région nantaise vers le centre de la France pour des raisons de placement de famille et il ne l’avait jamais revu.

L’étape suivante pour le notaire c’est de faire ce qu’on appelle l’acte de notoriété et surtout l’inventaire. On se rend compte qu’il y a un petit appartement en bord de mer. Le rendez-vous est pris, le rendez-vous est pris également avec l’héritier. Nous arrivons dans l’appartement et là à mon grand étonnement, appartement complètement vide quasiment vide. C’est là où l’héritier, un peu plus en confiance, s’est confié. Il m’a expliqué ce qui lui était arrivé en France dans sa minorité avec ses parents de Turquie, sûrement pour des raisons politiques. Ils avaient été placés dans un camp d’immigrés dans la région nantaise et finalement, ses parents avaient sympathisé avec Jean qui n’avait pas de famille. Je dirais que pour Jean c’est devenu sa famille adoptive. Il participe au repas de famille, aux anniversaire… Jean à mon avis a voulu remercier, par cet acte de léguer son patrimoine, pour pouvoir les aider.

Cette histoire pour moi révèle aussi que bien souvent on se rend compte que ce n’est pas la famille de sang qui compte mais la famille de cœur.